Portrait social des Régions Paca Corse 2013

 

 

PORTRAIT SOCIAL DE LA REGION PACA 2013

 

Pauvreté, chômage, précarité, inégalités sociales : les situations d’urgence se multiplient en Paca.

 

En Paca, la crise de 2008 a entraîné de nombreux effets : persistance de la pauvreté, croissance du nombre d’allocataires de minima sociaux d’âge actif, morosité de l’emploi et du chômage. De fortes disparités entre les départements se dessinent, les femmes et les personnes âgées étant les populations les plus touchées par les effets de la crise.

 

Pauvreté

 

Avec un taux de pauvreté à 16%, la Région Paca reste la 4e région la plus touchée en France en 2013. C’est également la région la plus inégalitaire : les 10% des personnes les plus aisées ont des revenus 3,8 fois plus élevés que les 10 % les plus pauvres, contre 3,6 au niveau national. De fortes disparités régionales existent : le Vaucluse est le département le plus touché par la pauvreté (19,3%) alors que les Bouches‐du‐Rhône et les Alpes‐Maritimes sont les départements les plus concernés par les inégalités (3,9 fois d’écart entre les revenus).

Parmi les allocataires des CAF de la région de 2008 à 2013, plus de la moitié sont dans une situation de pauvreté persistante (4 années sur les 6 dernières).

 

Minima sociaux

 

Fin 2013, la part de personnes bénéficiant de minima sociaux d’âge actif (ASS, RSA, AAH) représente 9,3% de la population en Paca. La hausse de +5,5%, comparable à 2012 (+5,7%) est portée par une augmentation du nombre des allocataires de l’ASS (+10%) et du RSA (+5,5%) et moins, par celui des allocataires AHH (+2,8%).

 

Ces derniers, connaissent un ralentissement par rapport aux années précédentes (+4% en 2012 et +4,6% en 2011), qui s’explique en partie par le plan de revalorisation de cette prestation et la réduction de sa durée d’attribution.

 

L’augmentation la plus rapide concerne le nombre d’allocataires du RSA, plus forte que les années précédentes (+5,1% en 2012 et +2,6% en 2011), conséquence d’un contexte économique et social dégradé et du recul de l’âge de la retraite. Dans les départements du Var et des Alpes‐Maritimes, l’augmentation du nombre d’allocataires RSA est la plus importante en 2013 (respectivement +8,6% et +8,1% contre 3,7% dans les Bouches‐du‐Rhône). Dans la région, 35% des allocataires RSA présents en 2012 sont sortis du dispositif en 2013. Le taux de sortie diffère cependant selon la composante : 47,4% pour les allocataires RSA activité seul, contre seulement 31,7% pour les allocataires RSA socle seul.

 

En 2012, avec l’augmentation du nombre de personnes âgées dans la région, 5,2 % de personnes de 60 ans et plus sont allocataires du minimum vieillesse, contre 3,7% en France. Cette même année, 19% des personnes de 75 ans et plus sont bénéficiaires de l’APA. Près de 90% de ces bénéficiaires sont âgés de 75 ans et plus, et cette proportion est encore plus élevée pour les allocataires en établissement que pour ceux vivant à domicile. Ce vieillissement est signe d’une plus grande perte d’autonomie.

 

Dans le Var, les bénéficiaires de l’APA sont plus jeunes et moins dépendants, alors qu’une situation inverse se constate dans le Vaucluse. Le département des Alpes‐de‐Haute‐Provence présente une situation particulière : la part de bénéficiaires âgées est la plus élevée de la région, mais ces bénéficiaires sont moins dépendants.

 

En matière de santé en 2013, 200 000 personnes en région sont bénéficiaires de la CMU‐B et 410 000 personnes de la CMU‐C. Le taux des bénéficiaires de la CMU‐C est en constate augmentation (+7%) malgré un taux de non‐recours à cette prestation estimé en 2012 au niveau national à 21% ‐ 34%. La hausse est plus marquée dans les Alpes‐Maritimes (+10,9%), les Hautes‐Alpes (+9,9%) et le Vaucluse (+9,4).

 

Enfin, le nombre d’attributaires de l’Aide au financement d’une couverture santé (ACS) a augmenté de +20% entre décembre 2012 et décembre 2013, contre +15,8% au niveau national. Cette évolution est très contrastée au niveau de la région : +2,6% dans les Alpes‐de‐Haute‐Provence et +35% dans les Alpes‐Maritimes, où, 97% des attributions sont des « primo‐accédants ». Dans le département des Bouches‐du‐Rhône au contraire, 96% des attributions sont des renouvellements. Au niveau national, le taux de non recours à l’ACS est estimé à 57% ‐ 70%. Un à deux millions de personnes seraient concernées en France par le non‐recours pour des raisons d'accès à l’information (80%) ou pour des démarches jugées trop complexes (18%).

  

Emploi

 

A la fin de l’année 2013, le taux de chômage en Paca s’établit à 11,3%. Dans les Bouches‐du‐Rhône, le taux de chômage est en baisse (‐0,2 points), alors qu’il est en hausse des Alpes‐Maritimes et des Hautes‐Alpes (respectivement +0,3 et +0,2 point).

 

Des zones d’emploi jusque‐là épargnées par la hausse du chômage, connaissent en 2013 un revers de situation. C’est le cas de Nice, Menton, Vallée de la Roya et Briançon. La zone d’emploi de Gap affiche le plus faible taux de chômage de la région (9%) alors que la zone d’emploi d’Arles, le plus élevé (14,6%).

 

Après une période de forte progression, le nombre de demandeurs d’emploi enregistre un léger ralentissement. Cependant, la barre des 300 000 demandeurs d’emploi est de nouveau franchie en Paca, comme en juin 1999.

 

Fin 2013, un demandeur d’emploi « longue durée » sur deux est inscrit depuis 2 ans ou plus, et cette situation continue de s’aggraver en 2014.

 

 

 

Dans ce contexte, les services sociaux et les associations doivent faire face à des demandes d’aide de plus en plus nombreuses et urgentes.

L’inspection générale des affaires sociales (Igas) a placé parmi ses priorités pour 2014 un plan d’aide visant à améliorer le soutien aux travailleurs précaires,

apporter des aides aux structures d’hébergement et aux dispositifs de relogement,

ainsi que réduire le non‐recours aux prestations sociales par une simplification du système administratif.

 

 

 

Pour en savoir plus, consultez le portrait des territoires :

 

 

 

PORTRAIT SOCIAL DE LA REGION CORSE 2013

 

Pauvreté

 

La Corse est la 3ème région la plus pauvre en France après le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon en 2011. L’intensité de la pauvreté y est également très prégnante, et place la région en deuxième position au niveau national. La région se caractérise par de fortes inégalités entre les revenus les plus faibles et les plus élevés. D’autre part, les revenus sont inégalement distribués au sein du territoire, les revenus les plus élevés se concentrant dans des zones d’emploi côtières (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia).

Près d’un jeune de moins de 19 ans sur 4 vit sous le seuil de pauvreté (1 sur 5 au niveau national). Le taux de pauvreté des 65 ans et plus est 2 fois plus élevé en Corse qu’au niveau national (9% contre 19%). Une spécificité démographique concerne également la condition des femmes, qui sont surreprésentées  sur des postes peu rémunérateurs (employées). Leur part sur le marché du travail reste faible (61% contre 68% au niveau national), et elles sont plus nombreuses que les hommes à être touchées par la pauvreté.

La région Corse n’est pas uniquement touchée par la pauvreté monétaire. Les conditions de vie de la population sont dégradées par d’autres éléments comme la cherté de la vie (+1,5% de différentiel prix sur les dépenses globales) et du foncier, une faible part de logements sociaux (9,5% contre 12% au niveau national) et un accès difficile aux services en milieu rural1.

 

 1Source : Insee, « Rencontre territoriale de lutte contre la pauvreté en Corse. Éléments de diagnostique », 22 octobre 2013

 

Minima sociaux

 

Fin 2013, 13 304 personnes bénéficiant de minima sociaux d’âge actif (ASS, RSA, AAH) résident en Corse, ce qui représente 7% de la population. Entre 2012 et 2013, la progression du nombre d’allocataires RSA de la région a été plus lente qu’au niveau national (+5,1%  contre +7,1%).

Le nombre d’allocataires AAH a, au contraire, augmenté fortement sur cette période (+4,6% contre +2,7% au niveau national). Cette hausse s’explique essentiellement par le vieillissement de la population du département, alors même que le risque de handicap croît avec l’âge. D’ailleurs, 11% des personnes âgées de 60 ans ou plus en 2011 sont  allocataires du minimum vieillesse contre seulement 3,4% en France.

En matière de santé, 9 716 personnes en région sont bénéficiaires de la CMU-B et 12 442 de la CMU-C en 2012. Le taux de couverture de la CMU-C demeure parmi les plus faibles en France (3,9% contre 6,7% au niveau national).

 

Emploi

 

Paradoxalement, l’économie de l’île est restée relativement protégée par les effets directs de la crise de 2008. On note une forte progression du secteur tertiaire et la prépondérance des très petites entreprises. La croissance économique a été assurée par la combinaison d’une économie majoritairement résidentielle2 (85%) et les migrations, le développement du secteur de la construction et le tourisme1.

 

Cependant, le taux de chômage demeure très fort dans le département de la Haute-Corse (10,7% au T1 2014) alors qu’en Corse-du-Sud, il est inférieur au taux national (9,2% contre 9,7%).

 

 

 

 2L’économie résidentielle est basée sur l’idée que la population qui réside sur un territoire génère une activité économique en même temps que des besoins de services.

 

 

 

Pour en savoir plus, consultez le portrait des territoires :

 

 

 

Source : Baromètre social 2013, Les cahiers du DROS n°15, juin 2014, Dros